Certains organismes nocifs le montrent avec des signaux divers, comme ce papillon tropical vénéneux coloré. Et son voisin d'une toute autre espèce, qui a copié par mimétisme ses motifs (le prédateur a ainsi moins tendance à se tromper) #scinktober

Ces stratégies adaptatives s'appellent respectivement l'aposématisme (émission de signaux d'avertissement), et le mimétisme mullérien (imitation des signaux sans tricher, l'espèce qui copie étant aussi vénéneuse).
La conservation du mimétisme chez Heliconius numata est permise par le regroupement des gènes qui permettent les différents motifs des ailes dans un gros bloc solidaire : un "supergène". Cette structure est transmise identique, sans brassage, à la génération suivante, ce qui évite de la modifier et de perdre le mimétisme en ne ressemblant qu'à moitié... (Pour les détails biologiques : ce supergène se trouve dans une région d'inversions de séquences, ce qui empêche la recombinaison homologue des chromosomes lors de la reproduction sexuée.)
Et un autre truc super-fort avec ce supergène est qu'en réarrangeant les blocs qui le composent, on obtient un papillon différent, mais toujours de la MÊME espèce (à droite), ET mimétique d'une AUTRE espèce de Melinea (à gauche). Et on peut faire ça au moins six fois. COMBO !


Sources : les travaux de Mathieu Joron @MNHN / CEFE @CNRS Sur twitter @heliconians